Les pertes enregistrées par la RDC dans le cadre des accords « douteux » conclus avec Dan Gertler pourraient atteindre d’ici 2039 près de 4 milliards $, alertait en 2021 la coalition « Le Congo N’est Pas A Vendre ». L’Etat a trouvé une solution pour éviter d’en arriver là.
Le gouvernement congolais a officialisé vendredi la signature d’un protocole d’accords pour régler à l’amiable le litige qui l’opposait au groupe Ventura, détenu par le milliardaire israélien Dan Gertler. Ce dernier va rétrocéder à la RDC les actifs miniers et pétroliers qu’il détient dans le pays, d’une valeur totale estimée à 2 milliards USD.
« C’est une première historique pour le pays qui se réapproprie ainsi des actifs dont la vente avait été remise en cause […]. L’État congolais va donc revaloriser ces actifs au profit exclusif de la population […] », indique dans un communiqué la Présidence de la République, représentée lors de la signature par Rose Mutombo Kiese, ministre d’État et ministre de la Justice.
Si l’on en croit les premiers détails donnés plus tôt cette semaine par le gouvernement, une partie substantielle des royalties cédées à Dan Gertler par la Gécamines, sur les mines de cuivre-cobalt de Kamoto Copper Company (Glencore), sera récupérée dans le cadre de l’accord. Aucune précision n’avait été donnée sur les redevances détenues par l’homme d’affaires sur les projets Mutanda Mining et Metalkol.
Le règlement du contentieux entre la RDC et Gertler est un grand pas en avant pour le gouvernement de Félix Tshisekedi, qui a dénoncé en 2021 le pillage des richesses minières congolaises et fait montre de son intention de réexaminer les contrats miniers. Il a joint l’acte à la parole en commençant par l’accord « Minerais contre infrastructures » d’une valeur de 6 milliards $, conclu en 2007 avec les entreprises publiques chinoises Sinohydro Corp et China Railway Group.
Pour rappel, plusieurs ONG sont déjà montées au créneau pour dénoncer les énormes pertes subies par la RDC à cause des ‘’contrats douteux’’ signés avec les sociétés de Dan Gertler. L’année passée, la coalition anticorruption « Le Congo N’est Pas A Vendre » évaluait par exemple ces pertes à 1,95 milliard USD pour la période allant de 2003 et 2021, et indiquait que si rien n’est fait, cette « hémorragie » allait continuer et 1,76 milliard USD supplémentaires au titre de royalties pourraient échapper aux caisses de l’État de 2021 à 2039.
Source AgenceEcofin