Les sanctions imposées à l’homme d’affaires israélien Dan Gertler ont été assouplies par les États-Unis à condition qu’il renonce à ses intérêts dans les mines de cuivre et de cobalt en RDC. Certains médias américains rapportent cette information alors que Washington tente d’assurer l’approvisionnement de ses industries en métaux essentiels.
Le gouvernement congolais a pu rappeler que les participations de Dan Gertler dans le secteur minier et pétrolier ont ensuite été évaluées à 2 milliards de dollars. grâce à un accord conclu en février 2022. Le milliardaire israélien conserve cependant toujours une influence considérable, notamment dans le secteur minier local.
L’assouplissement des sanctions contre Dan Gertler reflète également les réalités complexes des relations entre les intérêts économiques et les préoccupations politiques.
Alors que les États-Unis cherchent à garantir un approvisionnement stable en métaux essentiels pour leur économie, la situation en RDC présente un défi de taille.
Le pays regorge de ressources naturelles convoitées par les grandes puissances économiques, mais sa gouvernance et ses institutions sont souvent critiquées pour leur manque de transparence et de stabilité.
Dans ce contexte, la décision des États-Unis d’assouplir les sanctions contre Dan Gertler est perçue comme une tentative de trouver un compromis entre les impératifs économiques et les préoccupations éthiques. Cependant, elle soulève également des questions sur la véritable efficacité des sanctions dans la lutte contre la corruption et l’exploitation des ressources naturelles.
En réaction à cette nouvelle, certains observateurs soulignent la nécessité d’une meilleure coordination entre les gouvernements et les organisations internationales pour garantir une gestion responsable des ressources naturelles en republique democratique du congo.
Ils appellent également à une plus grande transparence dans les transactions commerciales et les investissements dans le secteur minier congolais, afin de réduire les risques de corruption et d’exploitation.
En fin de compte, l’assouplissement des sanctions contre Dan Gertler soulève des questions cruciales sur les politiques de lutte contre la corruption et sur la responsabilité des acteurs économiques dans l’exploitation des ressources naturelles.
Alors que les États-Unis cherchent à garantir leur approvisionnement en métaux essentiels, ils doivent également veiller à ce que leurs actions n’encouragent pas les pratiques préjudiciables à la stabilité et au développement durable en RDC.
En rappel;Un groupe de 146 organisations de la société civile avait exprimé leur sérieuse préoccupation concernant les procédures judiciaires engagées en République démocratique du Congo par l’homme d’affaires israélien Dan Gertler contre la principale coalition anticorruption du Congo, Le Congo n’est pas à Vendre (CNPAV).
Cette action en justice fait suite à une interview accordée par Mputu à Actualite.cd concernant les profits réalisés par les entreprises de Gertler en RDC. Bien que la coalition CNPAV ait publié des informations pour étayer ses affirmations, Gertler poursuit en diffamation et réclame un million d’euros de dommages et intérêts.
Gertler et son réseau ont lancé une série de poursuites contre des militants anticorruption, des lanceurs d’alerte, des journalistes et des groupes de la société civile au cours des deux dernières années. Parmi les cibles figurent deux autres membres de la CNPAV –
La Plateforme de Protection des Lanceurs d’Alerte en Afrique (PPLAAF) et Global Witness – ainsi que le site web spécialisé African Intelligence, le journal israélien Haaretz et deux de ses journalistes. Deux lanceurs d’alerte employés à la Banque Afriland First à Kinshasa, qui ont révélé des allégations de blanchiment d’argent bénéficiant à Gertler, ont également été poursuivis.
Dans un processus judiciaire profondément vicié en RDC, les deux lanceurs d’alerte ont été condamnés à mort par contumace. Les allégations de blanchiment d’argent qu’ils ont signalées n’ont pas été examinées.
“Les poursuites contre les membres de la CNPAV sont les dernières d’une série de cas intentés par Dan Gertler et son réseau contre ceux qui posent légitimement des questions de transparence et de responsabilité sur les contrats publics”, ont déclaré les organisations. “Nous sommes extrêmement préoccupés par le fait que les défenseurs et organisations anticorruption soient ciblés, menacés, intimidés et harcelés simplement pour avoir fait leur travail.
Une telle intimidation pourrait dissuader d’autres personnes de travailler pour demander des comptes aux autorités et aux acteurs privés.”
Un Accord de Règlement controversé entre Gertler et les autorités congolaises signé en février 2022 a suscité un vif débat public.
Le règlement stipule que Gertler vendra une partie de ses actifs pétroliers et miniers à l’État congolais et permet à sa société de conserver le droit de percevoir d’importants flux de redevances sur trois mines de cuivre-cobalt pour les quinze prochaines années. L’accord protège également Gertler et son réseau contre les enquêtes judiciaires en RDC.
Par Eric Kasongo