Ivanhoe Mines a franchi une étape historique avec la mise en chauffe de la plus grande et la plus écologique fonderie de cuivre d’Afrique, située au complexe Kamoa-Kakula à Kolwezi, en République démocratique du Congo.
Cette installation « direct-to-blister », conçue pour traiter 500 000 tonnes de cuivre par an, a été allumée le 21 novembre 2025. La première alimentation en concentré est attendue avant la fin de l’année.
Dotée d’un système d’alimentation électrique ininterrompue de 60 mégawatts et de 180 MW de générateurs diesel de secours, la fonderie devrait réduire les stocks de concentré invendu de 37 000 tonnes à environ 17 000 tonnes en 2026, au fur et à mesure de la montée en puissance.
La cérémonie d’ouverture a mêlé tradition et industrie. Le chef Musokantanda Sabuni Kafweku a porté une flamme issue d’un fourneau traditionnel jusqu’à la fonderie pour l’allumer. Robert Friedland, fondateur d’Ivanhoe Mines, a décrit l’événement comme « le passage d’un flambeau représentant un changement transformateur à Kamoa-Kakula », tandis que la directrice générale Annebel Oosthuizen a salué le travail collectif des employés : « Le feu que nous avons allumé aujourd’hui est la lumière qui changera l’avenir, non seulement pour Kamoa Copper, mais aussi pour notre communauté, notre pays et le continent africain. »
Sur le plan technique, le four fonctionne déjà à 800 degrés centigrades, tandis que la mise en service des systèmes de vapeur, des électrodes et du circuit d’acide est en cours. Une fois pleinement opérationnelle, l’installation produira des anodes de cuivre titrant 99,7 %, renforçant la position de la RDC comme acteur central des chaînes d’approvisionnement mondiales.
Les analystes soulignent que l’échelle et les caractéristiques de durabilité de la fonderie technologie « direct-to-blister » et alimentation de secours robuste établissent une nouvelle référence pour les infrastructures minières africaines.
Les implications dépassent le cadre local. Le cuivre est un métal critique pour la transition énergétique, indispensable aux véhicules électriques, aux réseaux renouvelables et aux infrastructures numériques. Avec une demande mondiale en forte hausse d’ici 2030, la fonderie d’Ivanhoe pourrait atténuer les goulets d’étranglement de l’offre et réduire la dépendance au traitement en Asie.
Les observateurs estiment que la capacité de la RDC à transformer son cuivre sur place renforce son pouvoir de négociation et pourrait remodeler les flux commerciaux et les dynamiques de prix.
Pour les investisseurs, cette annonce intervient juste avant la publication des prévisions de production 2026–2027 de Kamoa-Kakula. La stratégie intégrée d’Ivanhoe combinant concentrateurs, fonderie et exploration dans les Western Forelands traduit une confiance dans la croissance à long terme, malgré les risques liés à la réglementation, aux prix des matières premières et à la fiabilité des infrastructures.
Au-delà des chiffres, la flamme portée du village au four incarne la dimension humaine du progrès industriel. Comme l’a rappelé Friedland, la fonderie est autant une prouesse technique qu’un jalon culturel.
Si la montée en puissance se déroule comme prévu, Kamoa-Kakula s’imposera à la fois comme un moteur industriel et comme un symbole du rôle croissant de l’Afrique sur le marché mondial du cuivre.


