L’Afrique du Sud a franchi une étape remarquable avec 163 jours consécutifs sans délestage, marquant un tournant significatif dans la gestion de l’approvisionnement énergétique du pays.
Cette alimentation ininterrompue, maintenue depuis le 26 mars 2024, a permis de réduire les dépenses en diesel de 12 milliards de rands, soulignant l’amélioration de l’efficacité opérationnelle d’Eskom et les changements structurels dans sa flotte de production.
Cette amélioration se traduit notamment par une réduction de 77 % de l’utilisation de diesel pour les turbines à gaz à cycle ouvert (OCGT) par rapport à la même période l’année dernière.
Les principaux moteurs de cette réussite incluent l’augmentation du facteur de disponibilité énergétique (EAF), qui a atteint en moyenne 66 % ces dernières semaines. Les principales centrales électriques, telles que Kusile, Kendal et Lethabo, ont maintenu des niveaux d’EAF supérieurs à 70 %. “La collaboration stratégique avec les fabricants d’équipements d’origine (OEM) et notre plan de redressement ciblé ont été des contributeurs clés à ce succès”, a déclaré un représentant d’Eskom. Cette amélioration des performances intervient malgré une demande maximale d’électricité de 33 385 MW en juillet 2024, la plus élevée depuis plusieurs années, démontrant la nouvelle résilience du système.
L’absence de délestage a non seulement soulagé les ménages et les industries sud-africaines, mais a également renforcé la confiance des investisseurs. Selon l’expert du secteur énergétique Michael Jacobs, “la suspension du délestage sur une période aussi longue témoigne d’une stabilisation significative du secteur énergétique sud-africain. Ce progrès pourrait avoir un effet d’entraînement, impactant positivement la croissance économique et réduisant les coûts énergétiques pour les entreprises.”
Les succès d’Eskom se reflètent également dans la gestion des pannes non planifiées, qui ont atteint en moyenne entre 10 000 MW et 11 060 MW la semaine dernière, une forte baisse par rapport aux années précédentes. Au 6 septembre 2024, les pannes non planifiées s’élèvent à 7 969 MW, bien en deçà des prévisions. Cette efficacité opérationnelle devrait se poursuivre, Eskom prévoyant un été sans délestage jusqu’en mars 2025.
“La réduction des dépenses en diesel et des pannes non planifiées n’est pas seulement une victoire financière ; elle représente un changement fondamental dans le fonctionnement d’Eskom”, a ajouté Jacobs.
En effet, cette réduction des coûts de production de l’énergie permet à Eskom de se libérer de sa dépendance excessive aux turbines à gaz, historiquement utilisées pour pallier les déficits de production. Non seulement cela allège le poids des dépenses opérationnelles, mais cela traduit également une meilleure gestion des ressources énergétiques, basée sur une approche plus durable et moins coûteuse.
Cette avancée marque un tournant stratégique dans la gestion de l’infrastructure énergétique sud-africaine, caractérisée auparavant par des inefficacités chroniques et des surcoûts liés à des solutions temporaires.
Avec 12 milliards de rands économisés, Eskom dispose désormais de ressources supplémentaires qu’elle pourrait réinvestir dans la modernisation des infrastructures, le développement de projets d’énergies renouvelables, ou encore dans la recherche de nouvelles technologies pour améliorer encore l’efficacité de la production.
Ces économies ont aussi un impact direct sur la stabilité du réseau électrique national, ce qui renforce la confiance des investisseurs dans l’économie sud-africaine.
La continuité de l’approvisionnement en électricité sans délestage réduit également les interruptions dans les industries clés comme l’exploitation minière, la manufacture et le secteur des services, favorisant ainsi une productivité accrue.
En conséquence, cette évolution positive positionne l’Afrique du Sud comme un acteur plus compétitif à l’échelle mondiale.
En réduisant ses coûts énergétiques, le pays devient un environnement plus attractif pour les entreprises locales et étrangères, stimulant ainsi les investissements et encourageant la création d’emplois.
De plus, une production énergétique plus stable et efficace améliore la perception de l’Afrique du Sud en tant que centre régional de production industrielle et minière, renforçant ainsi son influence économique sur le continent africain.
RAMAPHOSA S’ADRESSE À MINING INDABA EN PLEINE PÉRIODE DE CARENCE ÉLECTRIQUE 1 (matierenews.com)
Mantashe annonce un créneau d’appel d’offres pour 7615 MW d’énergie renouvelable (matierenews.com)