Plus tôt ce mois-ci, le ministre sud-africain de l’Électricité et de l’Énergie, Kgosientsho Ramokgopa, a annoncé une initiative révolutionnaire : une proposition demandant l’approbation du Trésor national pour la construction d’une centrale électrique de 2500MW. Ce plan ambitieux représente une avancée audacieuse pour résoudre les pénuries chroniques d’énergie du pays et annonce une nouvelle ère dans le paysage énergétique de l’Afrique du Sud.
Le Dr Kelvin Kemm, physicien nucléaire éminent et directeur général de Stratek Business Strategy Consultant, a exprimé son soutien fort pour le passage à l’énergie nucléaire. Selon le Dr Kemm, l’énergie nucléaire n’est pas un concept nouveau pour l’Afrique du Sud. « C’est quelque chose que l’Afrique du Sud a revisité dans les années 1990 et je ne comprends pas pourquoi nous avons perdu intérêt pour cela. Nous avons été le premier pays en Afrique à envisager l’énergie nucléaire comme source d’énergie. Je crois que si nous avions construit une autre centrale nucléaire en 2010, nous n’aurions pas connu de délestages », a-t-il affirmé.
Les idées du Dr Kemm mettent en lumière un oubli critique dans la planification énergétique de l’Afrique du Sud. L’engagement précoce en faveur de l’énergie nucléaire a positionné le pays comme un pionnier sur le continent. Cependant, l’élan a été perdu, conduisant à l’état actuel de délestage fréquent qui a entravé la croissance économique et la vie quotidienne de millions de Sud-Africains. La proposition d’une nouvelle centrale nucléaire de 2500MW représente donc non seulement un développement infrastructurel, mais aussi une reprise stratégique de l’esprit pionnier de l’Afrique du Sud en matière d’innovation énergétique.
Au cœur de ce plan se trouve l’inclusion d’un réacteur nucléaire modulaire de petite taille de 100MW, un élément que le Dr Kemm considère à la fois pratique et essentiel. « Le plan nucléaire de 2500MW a toujours inclus la construction d’un réacteur nucléaire modulaire de petite taille de 100MW. Cela ne me surprend pas et la centrale nucléaire de Koeberg est l’exemple que nous devons suivre – si nous pouvons produire plus que les près de 2000MW d’énergie que fournit Koeberg, cela mettrait fin à nos préoccupations énergétiques », a-t-il expliqué.
La centrale nucléaire de Koeberg, située près du Cap, est depuis longtemps une pierre angulaire de l’approvisionnement énergétique de l’Afrique du Sud, fournissant de manière constante près de 2000MW d’énergie. Son succès opérationnel constitue un argument convaincant en faveur de l’expansion de l’infrastructure nucléaire.
En reproduisant et en augmentant le modèle de Koeberg, l’Afrique du Sud a le potentiel non seulement de stabiliser son approvisionnement énergétique, mais aussi de générer des bénéfices économiques substantiels grâce à la création d’emplois, aux avancées technologiques et à la sécurité énergétique.
La proposition du ministre Ramokgopa intervient à un moment critique pour l’Afrique du Sud. La crise énergétique du pays a été un obstacle majeur au développement économique, les coupures de courant fréquentes perturbant les entreprises et la vie quotidienne.
La nouvelle centrale nucléaire, si elle est approuvée et mise en œuvre, pourrait changer la donne en offrant une solution fiable et durable au déficit énergétique.
L’énergie nucléaire, malgré ses controverses et ses défis, reste l’une des sources d’énergie les plus efficaces et les plus faibles en carbone. Avec le passage mondial à la réduction des émissions de carbone et à l’atténuation du changement climatique, l’investissement de l’Afrique du Sud dans la technologie nucléaire s’aligne sur des objectifs environnementaux et économiques plus larges. Il représente un engagement en faveur du développement durable et une reconnaissance de l’urgence de diversifier le mix énergétique.
De plus, le développement de l’infrastructure nucléaire apporte des opportunités de développement des compétences et d’innovation technologique. L’Afrique du Sud peut tirer parti de son expertise existante et former une nouvelle génération de professionnels du nucléaire, assurant ainsi que le pays reste à la pointe de la technologie énergétique sur le continent.
Bref, la proposition d’une centrale nucléaire de 2500MW, initiée par le ministre Ramokgopa et soutenue par des experts comme le Dr Kemm, est une étape visionnaire pour résoudre les défis énergétiques de l’Afrique du Sud. En revisitant et en revitalisant ses capacités énergétiques nucléaires, l’Afrique du Sud est prête à renforcer son avenir, garantissant la sécurité énergétique et la résilience économique.
Cette initiative audacieuse reflète une vision stratégique qui pourrait transformer le paysage énergétique du pays et établir un précédent pour d’autres pays africains.
Source:Cape Times
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