L’intérêt international pour l’industrie pétrolière et gazière namibienne a atteint un niveau sans précédent depuis la découverte de gisements majeurs dans le bassin Orange.
En 2022, Shell et TotalEnergies ont annoncé des découvertes dans les champs de Graff et de Jonker, contenant du pétrole léger et du gaz naturel, tandis que Galp a déclaré sa découverte de Mopane en 2023, suscitant encore plus d’enthousiasme.
Bien que la production commerciale n’ait pas encore commencé en Namibie, ces découvertes marquent une période déterminante pour le pays qui se positionne comme l’un des points chauds du monde.
La plus grande de ces découvertes, celle de TotalEnergies à Venus, est estimée à plus de 1 milliard de barils de pétrole récupérable. Les analystes prévoient un début de production en 2028, avec une production pétrolière du pays pouvant atteindre 1 million de barils par jour d’ici 2030.
Bien que divers problèmes liés à la qualité des réservoirs et aux rapports gaz-pétrole existent, le secteur pétrolier de la Namibie est sur le point d’enregistrer une croissance exponentielle.
Le succès dans le bassin Orange a considérablement renforcé le profil amont de la Namibie. Au cours des dernières années, TotalEnergies, Shell et Galp ont foré huit puits dans les trois blocs, avec des estimations combinées pointant vers 3,5 milliards de barils de pétrole potentiellement récupérable.
Ces résultats ont attiré des entreprises telles que Chevron, Woodside et Rhino Resources, qui disposent de terrains adjacents. En effet, le succès de Galp dans le bassin souligne qu’il y a encore plus à venir, les grands acteurs envisageant des investissements supplémentaires.
Le secteur terrestre a également connu de l’activité, principalement menée par Reconnaissance Energy dans l’exploration de nouveaux bassins frontaliers. L’entreprise a commencé le forage du puits d’exploration Naingopo en juillet 2024, sa première tentative dans ce bassin jusqu’alors inexploré.
Le champ gazier Kudu de Namibie, qui a été la première découverte offshore du pays en 1974, reste non développé à ce jour. BW Energy a rejoint le projet en 2017 et a depuis progressé, bien que le forage de puits soit possible d’ici 2024.
Des questions demeurent quant à l’utilisation du développement gazier en eaux profondes et des désaccords sur les riches terres diamantifères près de Lüderitz.
La Namibie a plus qu’un potentiel d’exploration. Elle dispose de 230 000 kilomètres carrés de terrains sous licence ; en comparaison, la Norvège est un producteur de pétrole établi avec un total de seulement 180 000 kilomètres carrés sous licence, bien qu’une grande partie de cette superficie norvégienne ait été explorée.
La Namibie elle-même reste relativement peu explorée, avec seulement 20 puits offshore forés à ce jour, contre des milliers dans des zones comme la mer du Nord.
La société nationale pétrolière, NAMCOR, a commencé à se positionner comme un opérateur à part entière pour compléter et soutenir ces ressources.
Avec des projets d’expansion dans l’hydrogène et les carburants synthétiques en plus des énergies durables, la Namibie est devenue attractive pour les investisseurs. Des politiques fiscales et des conditions attrayantes ouvrent la voie à une transition fluide de l’exploration à la production.
L’importance croissante de la Namibie dans le secteur énergétique mondial sera mise en lumière lors de l’événement AOW : Investir dans l’énergie africaine, prévu pour octobre 2024. Cette rencontre rassemblera des leaders de l’industrie pour discuter des politiques et sécuriser des investissements qui façonneront l’avenir énergétique du continent.
Fort de ses ambitions stratégiques, le nouveau potentiel pétrolier fait désormais de la Namibie un acteur central dans le paysage énergétique émergent de l’Afrique.