Le ministère de l’Emploi et du Travail a lancé une mission de régularisation des travailleurs étrangers dans le Grand Katanga, particulièrement dans le secteur minier.
L’objectif est de s’assurer que tous les expatriés se conforment aux lois congolaises, notamment en obtenant une carte de travail.
Selon Landry Meya, conseiller au ministère en charge de l’inspection générale du travail, cette action vise à « réguler le secteur conformément au Code du travail congolais », afin de garantir que toutes les entreprises respectent les règles en vigueur.
Cependant, certains analystes, dont Jean Pierre Okenda, estiment que cette initiative a également un enjeu financier. Ils pointent du doigt la vente de ces cartes de travail, qui pourrait devenir une source de revenus pour l’État.
Cette mission arrive à un moment où la population congolaise, en particulier les travailleurs locaux, souhaite des changements concrets dans le secteur de l’emploi.
Les Congolais dénoncent de plus en plus les licenciements abusifs, les conditions de travail précaires et autres violations des droits des travailleurs, particulièrement dans les entreprises étrangères, notamment chinoises.
Ces pratiques incluent non seulement des licenciements injustifiés, mais aussi des conditions de sécurité non respectées, renforçant ainsi la demande pour une meilleure protection des travailleurs nationaux.
Une régulation pour une meilleure application du Code du travail
Landry Meya, conseiller du ministre Ephraïm Akwakwa , insiste sur le fait que l’objectif principal est de renforcer la conformité avec le Code du travail congolais. « Le ministre est résolument déterminé à réguler le secteur conformément au Code du travail. Tous les expatriés doivent être en règle avec la loi, et nous veillerons à ce que cette réglementation soit respectée de manière vivace dans le système de l’emploi congolais », a-t-il déclaré.
Il ajoute que cette mission se fera avec l’appui d’autres institutions, telles que la Direction Générale de Migration (DGM), pour assurer une application stricte de la réglementation.
Pour les autorités, cette régularisation est non seulement une obligation légale mais aussi un moyen de protéger le marché de l’emploi local.
Elle permet de s’assurer que les postes occupés par des expatriés ne privent pas les Congolais de possibilités d’emploi.
Toutefois, cette initiative met également en lumière la nécessité de renforcer les compétences des travailleurs locaux pour répondre aux besoins spécifiques de l’industrie minière, un secteur qui repose souvent sur des qualifications techniques.
Une perspective financière pour certains analystes
Jean Pierre Okenda, expert en gouvernance minière, adopte un point de vue plus critique. Selon lui, l’accent mis sur la vente des cartes de travail pourrait être perçu comme une manœuvre financière. « L’achat des cartes de travail pour les expatriés représente une source de revenus pour l’État, et cela semble être le véritable moteur de cette campagne », a-t-il déclaré.
Il soulève aussi la question des lacunes dans le système éducatif congolais, qui ne forme pas suffisamment en fonction des besoins du secteur minier.
Ce manque de qualifications locales pousse souvent les entreprises à faire appel à une main-d’œuvre étrangère.
Les droits des travailleurs au cœur des préoccupations
En parallèle de cette régulation, les travailleurs congolais expriment de vives préoccupations concernant leurs droits.
Beaucoup souhaitent que l’État prenne des mesures plus strictes contre les entreprises étrangères, particulièrement chinoises, accusées de ne pas respecter les normes de sécurité et de procéder à des licenciements abusifs.
Cette situation reflète un besoin croissant de réguler les conditions de travail et d’assurer une meilleure protection des employés locaux.
En définitive, cette campagne de régulation des expatriés pose la question de l’équilibre entre le respect des lois et les réalités économiques du secteur minier en RDC.
Tout en renforçant la conformité légale, l’État devra aussi s’assurer que les droits des travailleurs congolais soient respectés.
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