CHEMAF : L’exploitation Intolérable des Travailleurs Congolais

Le scandale qui entoure l’entreprise minière CHEMAF est un témoignage accablant des pratiques abusives qui persistent dans le secteur minier de la République Démocratique du Congo (RDC). Depuis 2020, 395 anciens agents de cette société ont été licenciés arbitrairement, plongeant des centaines de familles congolaises dans une situation de précarité insoutenable. Ce drame humain appelle à une action urgente du gouvernement pour faire respecter les droits des travailleurs, en particulier par l’application stricte du Code du travail.

En avril 2020, CHEMAF a placé 395 de ses employés en congé technique avec la promesse de les réintégrer dès la reprise des activités. Quatre ans après, ces agents n’ont toujours pas été réintégrés, ni indemnisés. Cette situation a laissé des familles entières sans ressources, entraînant des conséquences tragiques, allant de décès à l’incapacité d’accéder à des soins médicaux de base.

“Nous sommes confrontés à une misère sans nom”, déclare un ancien employé sous couvert d’anonymat. “Certains d’entre nous sont morts, d’autres sont gravement malades sans possibilité de se soigner. Nos familles sont brisées, nos enfants ne peuvent plus aller à l’école.”

Un mépris total des droits humains

L’ONG JUSTICIA Asbl, active dans la promotion et la protection des droits humains en RDC, a plusieurs fois tenté d’interpeller CHEMAF. “L’entreprise continue de faire la sourde oreille, malgré les pressions du bureau de l’Assemblée provinciale du Haut-Katanga”, souligne Maître Timothée Mbuya, Président de JUSTICIA Asbl. “En janvier 2023, un contrat de réintégration avait pourtant été signé avec chacun des anciens agents, mais ce contrat n’a jamais été exécuté.”

Le communiqué officiel de l’ancien Ministre national de l’Emploi, Travail et Prévoyance Sociale du 4 juillet 2020 ordonnait pourtant la réintégration de tous les agents licenciés avant la déclaration de l’état d’urgence sanitaire. “CHEMAF viole délibérément cette directive, ce qui est un affront non seulement aux droits de ces travailleurs, mais aussi à l’autorité de l’État”, ajoute Maître Mbuya

Un appel urgent au nouveau Ministre du Travail et Emploi

L’arrivée du nouveau Ministre du Travail et Emploi, Ephraim Akwakwa, est perçue comme une lueur d’espoir pour les anciens agents de CHEMAF. Ce dernier doit prendre des mesures immédiates pour faire respecter les lois du travail en RDC. “Nous demandons au Ministre Akwakwa de renforcer l’application du Code du travail et de s’assurer que des sanctions exemplaires soient prises contre CHEMAF pour ses violations flagrantes”, martèle Maître Mbuya.

Lire ici:   COMMUNIQUE DE PRESSE 395 AGENTS CHEMAF

Le Code du travail en RDC est clair : les droits des travailleurs doivent être protégés, et toute entreprise opérant sur le sol congolais doit se conformer aux lois en vigueur. Cependant, la situation actuelle montre une faiblesse inquiétante dans l’application de ces lois. Pour éviter que d’autres travailleurs ne subissent le même sort, il est crucial que le gouvernement renforce ses mécanismes de contrôle et impose des sanctions sévères à ceux qui enfreignent la loi.

Une exploitation qui ne peut plus durer

Le cas de CHEMAF est loin d’être isolé. En 2023, la Compagnie de Traitement des Rejets de Kingamyambo (METALKOL SA) a également été accusée de pratiques similaires. Plusieurs employés de METALKOL ont dénoncé des licenciements abusifs, affirmant avoir été contraints de signer des accords de rupture de contrat sous pression et menace.

Ces cas, comme celui de CHEMAF, illustrent une tendance inquiétante où les droits des travailleurs sont systématiquement bafoués par des entreprises avides de profit.

La RDC ne peut plus tolérer de telles pratiques. L’exploitation des ressources naturelles doit bénéficier à tous les Congolais, et non à une poignée d’investisseurs étrangers au mépris de la dignité humaine. Il est temps pour le gouvernement de la RDC de montrer qu’il est du côté des travailleurs et qu’il est prêt à faire respecter les lois du pays. Ephraim Akwakwa a l’opportunité de marquer son mandat par une action déterminée en faveur des droits des travailleurs congolais.

Dernier Appel

La situation des anciens agents de CHEMAF et de METALKOL est un test pour le gouvernement congolais. Le Ministre du Travail et Emploi Ephraim Akwakwa doit agir rapidement pour mettre fin à cette exploitation.

La souffrance de ces travailleurs ne doit plus être ignorée. Il est crucial que toutes les entreprises opérant en RDC soient tenues de respecter les droits de leurs employés et les lois du pays. Une action forte est nécessaire pour garantir que les ressources naturelles du Congo profitent à tous, et non au détriment des travailleurs congolais.

lire Aussi:Scandale : METALKOL SA Accusée de Licenciements Abusifs3 (matierenews.com)

Les Inspecteurs du Travail de la RDC Crient Leur Désespoir1 (matierenews.com)

Tenke Fungurume Mining sous le Feu des Critiques : Des Pratiques d’Exploitation Minière Contestées1 (matierenews.com)

Partager

Leave a Reply

Your email address will not be published. Required fields are marked *