La République démocratique du Congo (RDC) continue de faire face à des défis importants en matière de santé maternelle et néonatale, contribuant à 50 % du fardeau mondial de la mortalité maternelle et se classant parmi les cinq premiers pays responsables de 49 % des décès d’enfants de moins de 5 ans. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) estime que plus de 289.000 décès maternels surviennent chaque année dans le monde, le risque de décès d’une femme en Afrique subsaharienne dû à des complications liées à la grossesse ou l’accouchement étant de 1 sur 16, contre 1 sur 2.400 dans les pays industrialisés.
Sous le haut patronage de la Distinguée Première Dame de la République démocratique du Congo, le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention organise la Semaine de la Mère et du Nouveau-né à Kinshasa du 6 au 10 novembre 2023. Cet événement est organisé avec l’appui technique du Programme National de Santé de la Reproduction (PNSR) et des agences onusiennes réunies autour de l’initiative H6+ pour la lutte contre les décès maternels. Il s’agit de UNFPA, ONU Femmes, UNICEF, OMS, ONUSIDA et la Banque Mondiale
En RDC, les statistiques sont alarmantes, avec plus de 32 femmes, dont 4 qui meurent toutes les heures de causes liées à la grossesse et de complications liées à l’accouchement. Rien qu’en 2022, la RDC a signalé un total de 6.995 décès maternels, et le taux de mortalité maternelle a été estimé à 547 pour 100.000 naissances vivantes en 2020.
Pour lutter contre cette situation alarmante, le Gouvernement de la RDC, à travers le Ministère de la Santé Publique, Hygiène et Prévention, travaille en collaboration avec ses partenaires techniques et financiers pour mettre en œuvre des stratégies de réduction de la mortalité maternelle et néonatale. Conformément à cet effort, la Semaine de la Mère et du Nouveau-né vise à renforcer les capacités en matière de santé sexuelle, reproductive, maternelle et néonatale à tous les niveaux, à garantir la fourniture de médicaments essentielles pour la prise en charge correcte de la mère, du nouveau-né et de l’enfant en vue de réduire les décès évitables.
La Semaine de la Mère et du Nouveau-né sera lancée de 6 novembre 2023 au Centre Mère-Enfant de la Commune de Ngaba par la Distinguée Première Dame, Mme Denise Nyakeru Tshisekedi.
Les objectifs visés par l’organisation de cette semaine dédiée à la mère et nouveau-né sont entre autres de :
I. Mobiliser des ressources pour accélérer la mise en œuvre d’interventions à fort impact pour les mères, les nouveau-nés et les enfants ;
II. Concrétiser les engagements des pays en matière de santé maternelle, néonatale et infantile ;
III. Assurer le positionnement de la santé maternelle et néonatale dans les agendas de toutes les parties prenantes ;
IV. Soutenir l’initiative des soins de maternité gratuits ;
V. Mobiliser la communauté pour promouvoir les normes et pratiques de genre, la loi et l’équité.
Les hémorragies, les infections, les avortements à risque, l’hypertension artérielle et la dystocie figurent parmi les principales causes de décès maternel. De plus, 75 % des décès néonatals surviennent au cours de la première semaine de vie, avec environ 1 million de nouveau-nés mourant au cours des premières 24 heures.
Outre les indicateurs de santé, les normes sociales et culturelles constituent également des obstacles à l’accès aux services, les femmes étant confrontées aux inégalités, à la pauvreté et à la violence sexiste.
La Semaine de la Mère et du Nouveau-né comprendra diverses activités, notamment une cérémonie de lancement officiel, une campagne d’offre gratuite des services et informations en matière de santé de la reproduction, une table ronde des bailleurs pour le plaidoyer en faveur de la mobilisation des ressources pour la santé maternelle ainsi qu’un forum des jeunes sur la santé sexuelle et reproductive.
Evènement transformateur, la Semaine de la Mère et du Nouveau-né réunira les parties prenantes et les acteurs dédiés à l’amélioration de la santé et du bien-être des mères et des nouveau-nés en RDC. Toutes les parties prenantes impliquées restent fidèles à leur engagement envers cette cause. L’événement vise à impliquer les décideurs, les législateurs, les acteurs de la société civile, les médias, les chefs religieux, les partenaires de développement, le secteur privé, les jeunes, les parents, les prestataires de soins de santé, la communauté, l’armée et la police.