Le cardinal Fridolin Ambongo, archevêque de Kinshasa et président du Symposium des Conférences Episcopales d’Afrique et Madagascar (SCEAM), a dénoncé les effets dévastateurs de l’exploitation des ressources minières en Afrique le 12 octobre 2024 dernier, à l’occasion d’une conférence à Rome, Qualifiant les victimes de cette exploitation de “martyrs modernes”, il a souligné que des milliers de personnes, déplacées de leurs terres, souffrent de la contamination de l’eau et de la destruction de leurs foyers. “L’Église ne peut pas se taire face à ces atrocités”, a déclaré le cardinal.
Lors de cette conférence, organisée dans le cadre des 60 ans de la canonisation des Martyrs de l’Ouganda, le cardinal Ambongo a dressé un tableau sombre des conséquences de l’exploitation minière sur les populations africaines.
« Les minerais extraits en Afrique, qui alimentent l’industrie mondiale, déplacent des familles et détruisent l’environnement, avec des répercussions sur l’agriculture, la pêche et l’élevage », a-t-il ajouté. Ces “martyrs modernes”, selon lui, sont les hommes, femmes et enfants qui souffrent quotidiennement dans les zones riches en ressources, en proie aux conflits armés et à la violence.
Les impacts dévastateurs de l’exploitation minière
L’exploitation minière en Afrique, bien que perçue comme une source de richesse pour certains, a un impact catastrophique sur les communautés locales.
Le cardinal a décrit des scènes de destruction massive des foyers, la pollution des rivières par le cyanure et la prolifération de maladies liées à la contamination de l’air par des métaux lourds.
Ces pratiques, souvent orchestrées par des multinationales, engendrent des conflits violents dans des régions comme l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), où « plus de 8 millions de personnes ont perdu la vie en 30 ans de guerre pour le contrôle des ressources », a-t-il rappelé.
L’engagement de l’Église
L’engagement de l’Église face aux abus liés à l’exploitation minière en Afrique se veut ferme et résolu. Selon le cardinal Fridolin Ambongo, l’Église catholique a pour devoir de se dresser comme la voix des sans-voix et de défendre les populations opprimées, victimes des activités destructrices des multinationales minières. “Nous ne pouvons pas rester indifférents devant tant de souffrances,” a-t-il déclaré lors de la conférence de Rome en octobre 2024.
L’archevêque de Kinshasa a appelé la communauté internationale à agir de manière concrète pour encadrer et réguler les pratiques des entreprises impliquées dans l’extraction des ressources naturelles, afin de mettre un terme à la dégradation de l’environnement et aux déplacements forcés des populations locales.
L’Église, avec ses institutions et ses fidèles, doit se tenir aux côtés de ces victimes, les accompagner dans leur quête de justice et de dignité. Le soutien de l’Église va au-delà des simples déclarations, impliquant un travail sur le terrain pour sensibiliser l’opinion publique, dialoguer avec les autorités, et offrir une assistance morale et matérielle aux communautés affectées.
Cet engagement témoigne de la volonté de l’Église de rester un acteur clé dans la promotion de la paix et la défense des droits humains sur le continent africain.
En conclusion, cette conférence a mis en lumière une réalité souvent ignorée : celle des millions de personnes sacrifiées sur l’autel de la soif de ressources. « L’exploitation minière doit cesser d’être synonyme de souffrance pour nos peuples », a martelé le cardinal Ambongo, appelant à une action concertée pour protéger à la fois les populations et l’environnement.
Par Gracia Kobese
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