La gestion chaotique de l’exploitation illicite des ressources minières dans le village de Karhembo, au Sud-Kivu, suscite une indignation grandissante.
Des Organisations de la Société Civile (OSC) dénoncent, dans un communiqué accablant, un système organisé de pillage impliquant des ressortissants chinois, facilitée par des complicités locales et l’inaction des autorités nationales.
Ce scandale menace non seulement le secteur minier, mais aussi l’économie congolaise et le marché mondial des minerais stratégiques.
Une dénonciation aux accents d’urgence
Depuis quatre ans, des activités minières illégales prospèrent dans le territoire de Walungu, avec l’appui présumé de coopératives locales et d’éléments des forces de défense.
Les OSC révèlent dans ce communiqué de presse numéro 001/01/2025 que dix-sept ressortissants chinois, arrêtés pour exploitation illégale et tentative de corruption, ont été libérés sans enquête ni jugement, et autorisés à quitter le territoire congolais.
Trois autres suspects chinois, appréhendés en possession de lingots d’or et de dollars non déclarés, illustrent l’ampleur d’un réseau criminel opérant en violation flagrante du Code minier et des lois contre le blanchiment de capitaux.
Les OSC fustigent également l’indifférence du gouvernement national, qu’elles qualifient de complice par omission. Selon elles, cette affaire met en lumière une gouvernance minière défaillante où corruption et laxisme compromettent les efforts de transparence et de développement durable.
Lire: Communiqué de Presse n 001 relatif à l’exploitation illicite des minerais au Sud Kivu
Une menace directe pour l’économie minière
Le secteur minier, pilier de l’économie congolaise, subit de lourdes pertes en raison de ces pratiques illégales. L’or extrait frauduleusement dans des conditions opaques échappe aux circuits officiels, privant l’État de revenus fiscaux cruciaux.
Cette situation affaiblit les opérateurs légaux, déséquilibre le marché et ternit la réputation de la RDC auprès des investisseurs étrangers.
Dans un contexte où la RDC est un acteur clé pour les minerais stratégiques, tels que le cobalt et le cuivre, la persistance de ces abus mine la compétitivité du pays sur le marché mondial.
Les conséquences économiques s’accompagnent d’un impact social désastreux sur les communautés locales, déjà fragilisées par le manque de redistribution des richesses générées par les ressources naturelles.
Des répercussions globales
L’exploitation illégale à Karhembo ne constitue pas uniquement une menace nationale. Les minerais stratégiques de la RDC alimentent des industries essentielles à l’échelle mondiale, notamment dans les technologies vertes et l’électronique.
Tout déséquilibre dans la chaîne d’approvisionnement peut perturber ces secteurs, exposant les acteurs économiques à des hausses de coûts et à des ruptures de production.
Par ailleurs, les OSC soulignent que cette situation aggrave la dégradation environnementale et accentue les tensions sociales dans une région où les conflits liés à la gestion des ressources naturelles sont récurrents.
Ces facteurs, combinés, risquent d’alimenter l’instabilité politique et économique dans toute l’Afrique centrale.
Les appels à l’action
Face à ce scandale, les OSC réclament des mesures urgentes et fermes. Elles appellent le gouvernement national à diligenter une enquête approfondie pour identifier les responsables et récupérer les revenus détournés.
Elles demandent également des sanctions exemplaires contre les complices, y compris au sein des institutions publiques.
Au niveau provincial, elles saluent les efforts du gouverneur du Sud-Kivu pour mettre fin à ces abus et l’invitent à renforcer la surveillance des sites miniers en collaboration avec la société civile et les communautés locales.
Enfin, elles exhortent les autorités judiciaires à s’emparer de cette affaire et à appliquer rigoureusement les dispositions du Code minier congolais.
L’affaire de Karhembo cristallise les dysfonctionnements majeurs qui gangrènent la gestion des ressources naturelles en RDC.
Une réponse énergique et transparente de la part des autorités pourrait non seulement limiter les dégâts économiques, mais aussi redorer l’image du pays sur la scène internationale.
Le secteur minier, pierre angulaire de l’économie congolaise, mérite une gouvernance exemplaire pour contribuer véritablement au développement national et mondial.
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