Les recettes fiscales de l’Afrique du Sud ont atteint un niveau historique de 1,7 billion de rands pour l’exercice fiscal 2023/24, selon la 17ᵉ édition des Statistiques fiscales, publiée conjointement par le Trésor national et le Service des recettes sud-africaines (SARS).

Ce revenu net, en hausse de 54,2 milliards de rands (3,2 %) par rapport à l’année précédente, a été réalisé malgré des défis importants dans des secteurs clés, notamment celui des mines.

Par ailleurs, le SARS a facilité des échanges commerciaux d’une valeur totale de 3,93 billions de rands au cours de la même période, reflétant la résilience du pays face à une incertitude économique mondiale.

« Ce jalon souligne la capacité de notre pays à maintenir une base fiscale solide malgré les vents contraires économiques », a déclaré Edward Kieswetter, commissaire du SARS. Il a attribué ce succès aux mesures renforcées de conformité, qui ont généré 260,5 milliards de rands, soit une augmentation impressionnante de 25,5 % par rapport à l’année précédente.

Performances fiscales record : les principaux moteurs

Les recettes fiscales de l’Afrique du Sud ont connu une croissance exponentielle au cours des trois dernières décennies, passant de 113,8 milliards de rands en 1994/95 à 1,74 billion de rands en 2023/24. Voici les données clés issues des Statistiques fiscales 2024 :

  • Impôt sur le revenu des particuliers (PIT) : Premier contributeur aux recettes fiscales, le PIT a enregistré une croissance constante, soutenue par la reprise de l’emploi et l’augmentation des revenus. En mars 2024, le revenu imposable des 7,6 millions de déclarants attendus s’élevait à 2,3 billions de rands, dont 35,5 % provenaient des contribuables résidant dans le Gauteng.
  • Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) : Les recettes de la TVA ont fait preuve de résilience malgré les pressions financières des consommateurs dues à des taux d’intérêt élevés. Les entreprises ont contribué à hauteur de 93,2 % des paiements de TVA domestique.
  • Douanes et TVA sur les importations : Ces taxes ont contribué à 19,3 % des recettes fiscales totales, principalement grâce à l’importation de machines, de véhicules et de produits chimiques.

Cependant, les recettes de l’impôt sur les sociétés (CIT) ont diminué, notamment dans le secteur minier, en raison de la baisse des prix des matières premières et des problèmes persistants liés à l’énergie et à la logistique.

Les paiements de redevances minières et pétrolières ont chuté de 36,9 %, s’établissant à 16 milliards de rands, mettant en évidence la vulnérabilité du secteur aux facteurs externes.

Impacts économiques et mondiaux

Sur le plan national, ces recettes fiscales record offrent un soutien crucial à l’économie sud-africaine, permettant au gouvernement de réduire les déficits budgétaires et d’investir dans les programmes sociaux.

La croissance soutenue des contributions du PIT et de la TVA reflète la résilience des contribuables sud-africains, qu’il s’agisse d’individus ou d’entreprises, malgré les pressions financières croissantes.

Sur le plan mondial, la baisse des revenus miniers de l’Afrique du Sud reflète les tendances du secteur des matières premières, où la faiblesse des prix du charbon et des métaux du groupe platine a affecté les exportations.

Cela souligne la nécessité de diversifier les sources de revenus afin de réduire la dépendance à des secteurs volatils.

« La collecte fiscale en Afrique du Sud reste un pilier de la stabilité économique », a affirmé l’économiste Thando Moyo. « Cependant, les changements sur le marché mondial exigent une plus grande agilité dans la gestion des revenus liés aux ressources. »

Défis et priorités stratégiques

Malgré ces réussites, les défis restent importants. Les coupures d’électricité persistantes, les taux d’intérêt élevés et une croissance mondiale atone continuent de peser sur les secteurs clés générateurs de revenus.

Les contre-performances du secteur minier soulignent les risques liés à une trop grande dépendance aux matières premières dans un marché mondial fluctuant.

Pour maintenir la croissance des recettes, les experts insistent sur l’importance d’améliorer les infrastructures, d’optimiser la logistique commerciale et de favoriser la diversification économique.

Le SARS a réaffirmé son engagement à renforcer la conformité et à promouvoir la confiance des contribuables.

« Nous sommes déterminés à rendre la conformité plus simple pour les citoyens respectueux des lois et plus coûteuse pour ceux qui évitent leurs obligations », a ajouté le commissaire Kieswetter.

Alors que l’Afrique du Sud cherche à maintenir son élan, les Statistiques fiscales 2024 soulignent non seulement les progrès réalisés, mais aussi la résilience et l’innovation nécessaires pour relever les défis à venir.

Sur la scène mondiale, la santé fiscale et les capacités commerciales du pays restent essentielles à sa compétitivité et à sa trajectoire de croissance économique.

Lire Aussi:Les secteurs minier et manufacturier sud-africains peinent malgré une croissance mitigée en octobre1

La production de cuivre de la RDC atteint un record de 45 019 tonnes en novembre, le pays sur le point de devenir le deuxième producteur mondial

Opération à Mpumalanga : 153 Mineurs Illégaux Secourus, Une Crise Révélée