Alors que le Mozambique s’apprête à relancer le projet Mozambique LNG de 20 milliards de dollars, le pays se trouve à un tournant décisif.
Cette initiative transformative, capable de produire 13,1 millions de tonnes de gaz naturel liquéfié (GNL) par an, promet de positionner le Mozambique comme un acteur majeur de l’énergie à l’échelle mondiale.
Selon les projections du Fonds monétaire international (FMI), ce projet pourrait générer 500 milliards de dollars de revenus d’ici 2045, avec un taux de croissance annuel moyen du PIB réel de 24 % grâce aux exportations de GNL entre 2021 et 2025.
Cependant, les troubles politiques récents, survenus après les élections générales de 2024, menacent de compromettre ces ambitions.
La Chambre africaine de l’énergie (AEC) appelle les dirigeants mozambicains à donner la priorité à la paix et à la stabilité. « Le Mozambique a une opportunité en or de devenir un hub énergétique mondial, mais cela ne sera possible que si la nation surmonte ses défis actuels. La stabilité est le fondement d’une croissance durable », a déclaré NJ Ayuk, président exécutif de l’AEC.
Le projet Mozambique LNG, ainsi que d’autres développements majeurs tels que Coral Sul LNG, Rovuma LNG et la centrale à gaz de Temane, a le potentiel de révolutionner le paysage énergétique du pays. D’ici 2030, ces projets pourraient fournir de l’électricité à plus de 2 millions de foyers tout en attirant des milliards de dollars d’investissements étrangers.
L’ampleur de ces initiatives pourrait placer le Mozambique parmi les dix plus grands producteurs de GNL au monde, représentant 20 % de la production africaine de GNL d’ici 2040.
Au-delà de ses frontières, les ambitions énergétiques du Mozambique pourraient alimenter la croissance économique dans toute l’Afrique australe. Des pays voisins comme l’Afrique du Sud, le Zimbabwe et la Zambie pourraient bénéficier d’un réseau énergétique intégré.
De plus, la position stratégique du Mozambique le long d’un littoral de 2 700 km sur l’océan Indien en fait une porte d’entrée vers les marchés mondiaux.
Avec des routes d’exportation efficaces vers l’Asie, l’Europe et les Amériques, le Mozambique pourrait jouer un rôle clé dans la réponse à la demande énergétique mondiale croissante.
Cependant, la stabilité politique reste une préoccupation majeure. Les manifestations violentes qui ont suivi les élections ont suscité des inquiétudes chez les investisseurs et les parties prenantes.
L’AEC a souligné que la paix durable est essentielle pour libérer le potentiel énergétique du Mozambique.
« Les investisseurs observent attentivement. Un Mozambique pacifique attirera non seulement des capitaux étrangers, mais garantira également des avantages à long terme pour ses citoyens », a souligné Ayuk.
Les enjeux sont élevés pour le gouvernement mozambicain et les partis d’opposition. Parvenir à un consensus politique permettrait au pays de tirer parti de ses réserves de gaz naturel, de stimuler l’industrialisation et de réduire la pauvreté énergétique.
Ne pas résoudre les tensions actuelles pourrait retarder des projets d’infrastructure essentiels et éroder la confiance des investisseurs.
Les effets d’entraînement des projets énergétiques du Mozambique vont au-delà des aspects économiques. Avec une gouvernance appropriée, ces initiatives pourraient créer des milliers d’emplois, améliorer les conditions de vie et réduire la dépendance aux importations d’énergie pour des millions de personnes à travers l’Afrique australe.
Cette vision ne peut se réaliser que si le Mozambique privilégie l’unité et le développement durable.
« Le Mozambique est à la croisée des chemins », a ajouté Ayuk. « Le chemin vers la prospérité réside dans la promotion de la paix et la création d’un environnement où les parties prenantes nationales et internationales peuvent prospérer. »
En s’engageant pour la stabilité, le Mozambique peut transformer ses vastes réserves de gaz naturel en un catalyseur de croissance économique, de développement régional et d’influence mondiale.
Ce n’est pas seulement un projet national, c’est une chance pour le Mozambique de mener l’avenir énergétique de l’Afrique.
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