La République démocratique du Congo (RDC) a pris une décision audacieuse : financer intégralement la construction de la centrale hydroélectrique de Grand Katende, d’une capacité de 64 MW.
Annoncé lors du 27e Conseil des ministres le 20 décembre, ce projet, attendu depuis 1960, représente une avancée significative pour le secteur énergétique et les conditions de vie des Congolais. Initialement estimé à 280 millions de dollars, le projet sera désormais autofinancé par le gouvernement après l’impasse avec l’Exim Bank de l’Inde.
« La RDC a opté pour une solution plus souple et adaptée, permettant une reprise immédiate des travaux », a déclaré Patrick Muyaya, porte-parole du gouvernement.
Selon l’Agence Ecofin, la première phase, prévue en 24 mois, produira 16 MW pour alimenter les villes de Kananga, Mbuji-Mayi et Tshimbulu. Les deux phases suivantes porteront la capacité à 64 MW.
Cette initiative inclut également la construction de lignes électriques de 130 km entre Kananga et Mbuji-Mayi, ainsi qu’une ligne de 30 km pour relier Kananga à Bukonde.
Des données clés pour un projet transformateur
Le coût initial du projet, partagé entre l’Inde (168 millions de dollars) et la RDC, n’a pas permis une avancée décisive malgré une ligne de crédit indienne annoncée en 2023.
Le nouveau montage financier congolais repose sur les revenus générés dès la première phase pour financer les étapes suivantes et honorer les engagements de la dette.
Cette approche pragmatique vise à accélérer les travaux, suspendus depuis 2015, alors que seulement 55 % des travaux de génie civil et 75 % des équipements électriques étaient réalisés.
Une partie de ces équipements, entreposés dans plusieurs villes, a été endommagée ou volée, nécessitant des réparations ou des remplacements coûteux.
Un impact significatif sur le marché énergétique congolais
La relance de Grand Katende constitue une étape cruciale pour répondre au défi énergétique en RDC, où seulement 19 % de la population a accès à l’électricité.
En desservant des villes stratégiques du Kasaï, la centrale renforcera l’attractivité économique de la région tout en soutenant des secteurs clés comme l’agriculture, l’industrie et le commerce.
De plus, cette initiative s’inscrit dans une stratégie plus large de modernisation des infrastructures nationales, renforçant ainsi la souveraineté énergétique du pays.
En diversifiant les sources de production d’électricité, la RDC réduira sa dépendance aux énergies fossiles et contribuera à l’objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre.
Des bénéfices sociaux et économiques tangibles
Outre son rôle dans la transition énergétique, le projet de Grand Katende promet des retombées sociales majeures.
Pendant la construction, des milliers d’emplois directs et indirects seront créés, offrant ainsi une opportunité de réduction du chômage dans une région souvent marginalisée.
L’accès accru à l’électricité améliorera les conditions de vie des populations locales, facilitant l’accès aux services de santé, d’éducation et d’eau potable.
« Ce projet apportera une lumière nouvelle au Kasaï, tant sur le plan économique que social », a souligné un cadre du ministère de l’Énergie.
Conclusion : Un avenir prometteur
Malgré des décennies de retard et d’obstacles, la relance de Grand Katende reflète la détermination de la RDC à investir dans un avenir énergétique durable et inclusif.
Ce projet emblématique témoigne de la capacité du pays à mobiliser ses propres ressources pour surmonter les défis, en vue d’un développement à long terme.
Par Karen M & JC kALEMBA
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